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Le Dreamliner va-t-il se changer en « Nightmareliner »

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Le rêve est-il en train de virer au cauchemar? En tout cas, la multiplication des incidents sur les Boeing 787, dits «Dreamliner», commence à devenir préoccupante. Demandez aux 129 passagers de la compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA) ce qu’ils en pensent après avoir débarqué, mercredi 16 janvier à Takamatsu (au lieu de Tokyo)par les toboggans de secours. La surchauffe d’une batterie a déclenché les détecteurs de fumée. D’où une arrivée un peu bousculée faisant quelques blessés légers.

Plus de peur que de mal? Sauf qu’il s’agit du second incident de ce type en moins de deux semaines. ANA a sans doute fini par se dire qu’il n’y avait pas de fumée sans feu en décidant de clouer au sol ses dix-sept Dreamliner. Son concurrent, la Japan Airlines (JAL), qui en exploite sept, en a fait de même. L’aviation civile américaine, qui a ouvert, vendredi 11 janvier, une enquête sur les problèmes du 787, n’avait pas osé sauter le pas. Les Japonais ont préféré prendre les devants.

Un pare-brise fissuré par ci, une fuite de carburant par là, des batteries qui prennent feu, des freins défectueux: cet inventaire à la Prévert a fini par avoir raison de la patience japonaise, qu’on sait pourtant immense. Les arguments lénifiants de Boeing, qui explique que le Dreamliner est confronté à une situation tout à fait «classique» pour un nouvel avion, apparaissent de plus en plus courts.

Les autorités indiennes se sont jointes au concert de scepticisme en annonçant le lancement d’une enquête. Mais c’est au Japon, que le changement de ton est le plus notable. ANA et JAL sont les plus importantes clientes du 787 et les premières qui en ont pris possession. Un juste retour des choses dans la mesure où l’industrie japonaise s’est vue confier un tiers de la production du corps de l’appareil, 15% des moteurs et les fameuses batteries, qui ont de temps en temps des coups de chaud.

Une situation qui a sans doute justifié la grande compréhension dont a fait preuve jusqu’à présent le ministre japonais des transports, Akihiro Ota, qui assurait encore vendredi que le 787 était «très fiable». Mais cinq jours après, le même souligne désormais «l’énorme inquiétude des citoyens japonais». Pour GS Yuasa, l’entreprise qui fabrique les batteries, ça chauffe également, au propre comme au figuré: son cours de Bourse a dévissé, mercredi. Celui de Mitsubishi Heavy Industries, qui fabrique les ailes, abandonnait 3,24% et celui de Toray, qui façonne la fibre de carbone utilisée pour le fuselage, cédait 4,14%.

Bref, pour les clients, pour les autorités comme pour les équipementiers, on est de moins en moins dans le classique. Trop tôt pour dire si Airbus va tirer les marrons du feu, mais Boeing doit impérativement changer de discours pour rester crédible et prendre les dispositions adéquates s’il ne veut pas rebaptiser son appareil en «Nightmareliner».

 

Crédit photo: Reuters


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